La technologie du forçage génétique (gene drive en anglais), basée sur de nouveaux outils de génie génétique comme CRISPR/Cas9, est conçue pour modifier génétiquement, remplacer ou éradiquer des populations et des espèces entières.
Cette biotechnologie est conçue pour l'éradication des espèces porteuses de maladies comme le moustique vecteur du paludisme, des espèces envahissantes et des parasites agricoles. Ces éradications sont censées profiter à la santé humaine, à l'agriculture et à la conservation de la biodiversité, selon ses promoteurs.
Toutefois, toute dissémination dans l'environnement d'organismes issues du forçage génétique est faite pour être hégémonique et incontrôlable. Ses impacts sur les écosystèmes et les sociétés sont actuellement imprévisibles et irréversibles.
Concrètement des lâchers expérimentaux de tels organismes pourraient accélérer l'extinction d'autres espèces, mettre en péril la sécurité alimentaire, la santé humaine et même la paix.
Les premiers essais sur le terrain pourraient avoir lieu avec des moustiques issus du forçage génétique au Burkina Faso dès 2024 alors que l'évaluation des risques et les réglementations internationale et nationales sont à la traîne. Cette nouvelle technologie pose des questions éthiques, écologiques et socio-économiques fondamentales.
La Convention des Nations unies sur la Diversité Biologique (CDB) et l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) discutent comment aborder cette technologie - mais en cercle restreint et à l’instigation de ses promoteurs.
Un large débat critique mobilisant toute la société est nécessaire dès maintenant avant que cette technologie ne soit déployée dans la nature.