L’hydrogène vert d’Afrique du Nord

Pour atteindre son objectif de neutralité climatique d'ici 2045, l'Allemagne mise entre autres sur l'hydrogène vert. Mais l'Allemagne ne pourra pas couvrir seule ses propres besoins en hydrogène - nous ne produisons pas assez d'électricité renouvelable pour cela. C'est pourquoi l'Allemagne cherche des partenaires.

Le Maroc, la Tunisie, l'Algérie et l'Égypte disposent de très bonnes conditions pour la production d'électricité solaire et éolienne et se trouvent dans le voisinage de l'Europe. C'est donc avec ces pays, entre autres, que l'Allemagne cherche à établir des coopérations en matière d'hydrogène. Contrairement aux autres pays de la région, le Maroc a déjà entamé sa transition énergétique. Le royaume a des objectifs extrêmement ambitieux pour sa production d'hydrogène vert : entre autres, devenir le leader mondial du marché grâce aux investissements et au savoir-faire technique allemands.

La production d'hydrogène vert pour les besoins propres et l'exportation offre aux pays d'Afrique du Nord des opportunités de développement économique, elle peut créer des emplois, contribuer à atteindre les objectifs de réduction des émissions des pays et mettre fin aux rapports de dépendance liés aux importations d'énergie. Pour que la coopération en matière d'hydrogène vert soit bénéfique pour toutes les parties concernées, il est obligatoire d'examiner de manière critique les conséquences sociales et environnementales sur place, d'intégrer les options réelles de gain et de participation de la population locale et de réfléchir aux répercussions sur le secteur énergétique local.

Quelles sont les opportunités et les risques liés à la production d'hydrogène vert orientée vers l'exportation pour les pays d'Afrique du Nord ? Dans quelle mesure les investissements étrangers dans le domaine de l'énergie contribuent-ils au développement local ? Quels sont les risques pour l'environnement et l'approvisionnement en eau dans les pays déjà touchés par une extrême pauvreté en eau qui vont de pair avec une production d'hydrogène orientée vers l'exportation ? Comment instaurer la confiance dans des partenariats de développement équitables et d'égal à égal qui contribuent à surmonter les souvenirs coloniaux d'exploitation extractiviste et de relations commerciales inégales ? Comment l'Allemagne peut-elle s'assurer que ses nouveaux partenariats énergétiques ne la rendent pas dépendante de partenaires autoritaires et imprévisibles ? Nous souhaitons discuter ces questions avec nos invités.

• Dr. Dawud Ansari, Membre du groupe de recherche „Global Issues“, Stiftung Wissenschaft und Politik, Berlin
• Tobias Bacherle, Membre du Bundestag, Bündnis 90/Die Grünen, Berlin
• Nidhal Attia, Coordinateur du Programme „Transformation Socio-Écologique“, Fondation Heinrich-Böll, Tunis
• Ghassan Waïl El Karmouni, Journaliste, Casablanca
• Dr. Anja Hoffmann, Directrice de Bureau, Fondation Heinrich-Böll, Rabat
• Fatima Zohra Lamrani, Coordinatrice du Programme „Écologie et Durabilité“, Fondation Heinrich-Böll, Rabat

Contact:
Anna Schwarz
Chargée de programme principal Afrique du Nord
E schwarz@boell.de