Panne sèche en pleine crise – Les relations franco-allemandes à l’épreuve

Il y a un peu plus d’un an, la France et l’Allemagne signaient en grande pompe une nouvelle version du Traité de l’Elysée : le Traité d’Aix-La-Chapelle, entré en vigueur en janvier 2020. Le 8 mai dernier, on commémorait les 75 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale et de la domination nazie en Europe – une guerre à laquelle entendait répondre la déclaration de Robert Schuman, déclaration qui fonda l’Europe et dont le 70ème anniversaire a été célébré le 9 mai dernier.

Le Traité d’Aix-La-Chapelle devait permettre d’approfondir et de renforcer la coopération franco-allemande, notamment en matière de politique de sécurité et de défense. Elle devait permettre un développement conjoint des régions transfrontalières. La première réaction de l’Allemagne à la crise du coronavirus fut cependant de fermer sa frontière avec son voisin français – peu avant le 25ème anniversaire du Traité de Schengen. A minima, et grâce à l’initiative de certains Länder – comme par exemple le Bade-Wurtemberg – quelques malades français en état grave ont pu être traités dans des hôpitaux allemands. Mais il n’y eut aucune amorce d’une gestion de crise commune. Le conseil des ministres franco-allemands ne s’est depuis lors pas tenu une seule fois, même en vidéoconférence. La France se tient aux côtés de l’Italie, de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce pour tenter de fournir une réponse forte et nécessaire à la crise économique qui s’annonce profonde, à travers des « Coronabonds » ou des instruments similaires, tandis que l’Allemagne s’y refuse. Le récent jugement de la Cour Constitutionnelle Fédérale de Karlsruhe sur la BCE est venu jeter encore un peu d’huile sur le feu à Paris. Et ce alors que la reconstruction économique de l’UE avec et autour du Pacte vert européen exige plus que jamais un tandem franco-allemand en bon état de marche. Au lieu de cela, on lit dans la presse que des Français auraient été victimes d’insultes et de jets d’œufs de la part de leurs voisins allemands, et que des plaques d’immatriculation française auraient été rayées sur des parkings allemands.

Qu'en est-il de la France, si durement touchée par le coronavirus ? Pourquoi une telle méfiance à l'égard du gouvernement dans la gestion de crise - contrairement à la plupart des autres pays européens ? Quel est l'état des relations franco-allemandes, et comment la France et l’Allemagne peuvent-elles redevenir un tandem qui rend l’Europe plus forte face aux défis actuels ?

Ce sont les questions auxquelles nos invité-e-s tenteront de répondre, au cours d’une conférence en ligne, le 20 mai prochain, de 18h00 à 19h30 :

• Sylvie Strudel, Professeure de science politique à Paris II - Panthéon-Assas
• Yves Bertoncini, Président du Mouvement européen France, expert des questions européennes
• Franziska Brantner, députée, porte-parole sur les questions européennes et secrétaire générale du groupe BÜNDNIS 90/DIE GRÜNEN au Bundestag
• Anna Deparnay-Grunenberg, députée européenne, BÜNDNIS 90/DIE GRÜNEN

Cette discussion en ligne sera diffusée en français et en allemand, avec interprétation simultanée.

Inscription obligatoire: https://us02web.zoom.us/Online-Seminar/register/WN_B312NjsoRqKdZiJoZ1hCSw

Pour toute question, vous pouvez contacter Madeleine de Saulce : madeleine.desaulce@fr.boell.org