Beuys, de Andres Veiel

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Figure emblématique de l’art contemporain, l’artiste allemand Joseph Beuys, mort en 1986, aurait eu 100 ans cette année.

L’occasion pour le bureau parisien de Fondation Heinrich Böll et le Goethe-Institut Paris de lui rendre hommage en présentant le film documentaire « Beuys », de Andres Veiel (2017), et de revenir sur le parcours d’un homme qui fut non seulement une icône de la scène artistique d’après-guerre, mais également un artiste engagé, qui participera notamment à la fondation du parti des Verts allemands (die Grünen) en 1980.

Décrit tantôt comme plasticien légendaire, personnage excentrique ou artiste mystique, Beuys est une figure pour le moins énigmatique dont l’œuvre ne laisse pas indifférent. Sa performance la plus célèbre, I like America and America Likes Me, réalisée en 1974, au cours de laquelle cohabitera avec un coyote dans une galerie à New York, en est la preuve : transporté en ambulance sur une civière de l’aéroport jusqu’à la galerie, déclarée « zone extraterritoriale », emmitouflé dans du feutre, il ne foulera ainsi jamais le sol américain, une façon de protester contre la guerre du Vietnam. Enfermé pendant 3 jours avec le coyote sauvage, cette œuvre est aussi un moyen de renouer le dialogue entre l’Homme et l’animal.

Un évènement conditionnera toute la vie de Beuys. Engagé dans la Luftwaffe pendant la seconde guerre mondiale, blessé dans un accident d’avion en Crimée, il aurait été sauvé et recueilli par des nomades tatars qui l’ont guéri en l’enveloppant dans du feutre et de la graisse et en le nourrissant de miel. Il utilisera par la suite ces matières dans nombre de ses œuvres. Fictif ou non, cet épisode restera un mythe fondateur pour l’artiste. Les thèmes de la résurrection, de l’énergie vitale ou du lien avec la nature sont très présents dans son œuvre. Il tente de faire de son art, à la fois symbolique et critique, une thérapie, afin de guérir les maux de la société. A la Dokumenta de Kassel de 1982, il plante 7000 chênes devant un musée, et il fonde avec Heinrich Böll l’université libre internationale pour la création.

Le documentaire de Andres Veiel brosse donc le portrait d'un artiste unique qui a fait voler en éclats les frontières de sa créativité sans cesse renouvelée. BEUYS propose ainsi un regard intime sur l'homme, son art et ses idées. Le documentaire a été présenté en compétition lors de la Berlinale 2017 et récompensé par le Prix du meilleur film documentaire et du meilleur montage.

Le film est présenté en version originale en anglais et allemand avec des sous-titres en français. 

La projection sera suivie d'un échange avec les intervenant.e.s suivants :

• Claudia Roth, Vice-présidente du Bundestag allemand et membre du parti écologiste die Grünen / Bündnis 90 (Les Verts), et membre de la commission des affaires étrangères pour la culture et l'éducation du parlement allemand.
   
• Maïté Vissault, historienne de l'art, commissaire d'exposition et professeur d'art contemporain, elle intervient à l'Université de Lille 3 ainsi que dans les écoles des Beaux-art en France, en Belgique et en Allemagne. Elle a publié Der Beuys Komplex : L'identité allemande à travers la récéption de l'oeuvre de Joseph Beuys (1945-1986) aux presses du réel (2010). Ancienne directrice de l'Ikob - Musée d'art contemporain de Eupen (Belgique), elle fut commissaire d'exposition pour de nombreuses institutions artistiques européennes.
   
• Jean-Philippe Antoine, professeur d'esthétique et théorie de l'Art contemporain à l'Université Paris 8. Il a publié La Traversée du XXè siècle. Joseph Beuys, l'image et le souvenir, aux Editions du MAMCO/ Presses du Réel (2011) ainsi que des recueils d'essais consacrés à la théorie de l'art. Il est également plasticien.

L'évènement est gratuit, mais les places sont limitées : vous pouvez vous inscrire en cliquant sur le lien ci-dessus. 

Adresse

Goethe-Institut Paris
17 Avenue d'Iéna
75016 Paris
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